Marie-Claude Maisonneuve
Je m’adresse aux parents d’enfants en difficulté scolaire ou comportementale à la recherche d’une solution qu’ils n’ont peut-être pas trouvée dans les pratiques rééducatives classiques, mais aussi aux thérapeutes qui travaillent avec ces enfants, aux professionnels de la petite enfance. A ceux-ci qui ressentent le besoin d’enrichir leur expérience, je propose une approche nouvelle pour aider ces enfants à progresser harmonieusement dans tous les aspects de leurs difficultés: moteur, émotionnel et cognitif
Je m’intéresse ainsi aux causes des difficultés de l’enfant à partir des symptômes qu’il manifeste avec un éclairage essentiel : celui du développement de l’enfant depuis sa gestation. Il s’agit également d’envisager la ou les difficultés de l’enfant dans leur globalité, et non comme une juxtaposition de soucis et d’incapacités. Mon approche est novatrice dans la manière de prendre soin des soucis de l’enfant et le rôle qu’elle confère aux parents : ils sont étroitement associés au travail lors des séances et entre les séances.

J’ai tout d’abord exercé le métier d’infirmière D.E. puis, à partir de 1985, des soucis de santé m’ont conduite à découvrir puis à enseigner la Méthode Alexander. J’ai vite constaté les limites de cette pratique pour les enfants en difficultés comportementales, sur lesquelles elle produisait peu d’effets.
Je me suis alors intéressée aux études faites à l’étranger qui considèrent que l’histoire de l’enfant peut s’inscrire dans la persistance de programmes moteurs liés à la toute petite enfance. Ces programmes sont largement connus aujourd’hui sous la dénomination de « reflexes archaïques » ou « primitifs ». Leur rémanence m’est alors apparue comme un facteur essentiel pour comprendre les difficultés scolaires et comportementales de l’enfant. Certains parents l’expriment ainsi : « J’ai un tout petit dans un corps de grand » ou « il n’arrive pas à exprimer son potentiel ».
Mes recherches personnelles dans ce domaine m’ont conduite à me rapprocher de l’ Institute for Neuro-Physiological-Psychology (INPP) de Chester en Grande Bretagne, où je résidais. Formée et diplômée de cet institut, j’ai appliqué son travail en France à partir 1995 en recevant de nombreux enfants et leurs parents. L’expérience de cette pratique m’a engagée à l’enrichir d’une meilleure prise en compte de la sensibilité sensorielle de chaque enfant. J’ai ainsi adapté et développé les stimulations que j’utilisais et je les ai complétées en collaborant avec le Handle Institute de Seattle, aux États-Unis. Cette collaboration en 2000, m’a permis d’approfondir ma compréhension des problèmes de comportement, d’attention et de concentration dus à l’hypersensibilité sensorielle.
En 2013, lors d’ un voyage à Melbourne (Australie), j’ai découvert le travail d’inhibition des réflexes primitifs pour les bébés développé 30 ans plus tot par Margareth Sassé. Ce séjour à de nouveau enrichi mon travail.
Dès 2011, alors que ma pratique était établie et mon expérience significative, j’ai eu à cœur de transmettre ce savoir et me suis engagée dans la formation à la méthode RSEM (Rééquilibrage Sensoriel Emotionnel et Moteur). Quatre promotions ont été certifiées depuis, grâce à des formations s’étalant chacune sur plus de deux ans.
*www.inpp.org.uk
*www.handle.org
La petite fille que j’étais n’aimait pas l’école. M’y rendre au quotidien était pour moi une souffrance tant il était difficile pour moi d’apprendre. Lire, écrire, compter, me concentrer … tout me coûtait. Comment évoquer les difficultés d’un enfant sans supposer un défaut d’intelligence, un manque de travail ou des problèmes d’ordre psychologique ? Hypersensible, je souffrais beaucoup au contact des autres enfants qui étaient très différents de moi et des remarques dépréciatives des enseignants et des autres élèves quant à mes capacités et à mon comportement marginal. Solitude dans le groupe, désespoir de s’entendre dire : « toi, tu n’es pas comme les autres ! » … Je ne comprenais pas ce qui m’arrivait.
Pour avoir connu ces tourments, j’ai eu dès l’enfance le désir de mettre à jour les véritables causes de mes difficultés. Je sais aujourd’hui qu’il s’agissait de tout autre chose que de capacités, de paresse ou de pur psychisme et je considère maintenant comme une force d’avoir vécu au cours de l’enfance cette expérience de la difficulté d’être au monde. Mes recherches et le long et patient cheminement que j’ai mené dans ma pratique professionnelle me permettent de dire aujourd’hui que j’ai compris le pourquoi de ces souffrances. Je peux ainsi contribuer à les soulager.